Bene Gesserit, Archives du
Dans ce domaine, et toutes les entrées provenant de sources Bene
Gesserit, le lecteur doit garder à l’esprit que les institutions Bene Gesserit
ont poliment mais fermement rejeté des invitations à rejoindre la Confraternité
des Bibliothèques. Le rapprochement entre le matériel découvert sur Rakis et
celui provenant du Bene Gesserit s’est opéré sous certaines réserves des
restrictions imposées par l’ordre (ce qui était, bien sûr, leur droit).
Quoiqu’il en soit, le lecteur doit peser soigneusement toutes les affirmations
contenues dans cette rubrique. Ed.
Les Archives (officiellement les Archivae),
par opposition à la bibliothèque du Bene Gesserit et aux Chroniques de la Maison du Chapitre, est une collection
privée d’enregistrements, de dossiers, de documents et de collections
littéraires de la Communauté des Sœurs, si privée que seul un groupe restreint
de Révérendes Mères y a accès. Les Archivae se trouvent sur Wallach IX, sous le
bâtiment principal de la Maison du Chapitre, sur trois niveaux de galeries
souterraines. Pour entrer dans les Archivae, il faut traverser une série de
tunnels reliés à des puits par des ascenseurs – évidemment, cela est mû
mécaniquement, mais il faut traverser par ses propres moyens. Afin de faciliter
le travail de recherche de Dar-es-Balat, le Bene Gesserit avait ouvert une
partie de ses Archivae à Ahna Judehic, historienne linguiste, dont le travail
était associé à celui de la Révérende Mère Cassius Ida Treac. La supervision et
la direction du travail de traduction furent confiées à la Révérende Mère
Marcellus Irulan Moiam. Seules les sections des Archivae contenant des
documents relatifs à l’histoire de la famille Atréides et les aspects les plus
publics de l’histoire de la Communauté des Sœurs, furent mit à disposition dans
le cadre des recherches.
Les trois niveaux, chacun composé de 33
chambres, était organisé par sujet et par chronologie. Le niveau le plus bas
contenait du matériel collecté avant le Jihad Butlérien, certain était
prétendument originaire de l’ancienne Terre. Les dossiers ouverts brièvement
devant les chercheurs, contenaient des feuilles de film transparent sur lequel
étaient imprimées des images de pages de « livres » réduites à une taille
microscopique, de sorte que tout le volume tenait sur une seule feuille. Tous
ces enregistrements avaient besoin de machines grossissantes pour être lus,
mais aucune machine de ce type ne semblait être présente. Le deuxième niveau
contenait des enregistrements de la période du Jihad Butlérien au règne de Leto
II. Une grande partie de ce niveau fut ouvert aux recherches, mais comme la
plupart des dossiers étaient en code Bene Gesserit, la traduction se fit
uniquement sous la supervision de la Révérende Mère Moiam. Le premier niveau,
et le plus élevé, contenait un complexe de salles de consultation, une salle de
lecture générale, une série de salles de travail et 20 chambres contenant des
fichiers. Ces fichiers étaient censés ne contenir que des enregistrements de
l’époque de la Grande Famine et de la Dispersion, mais l’activité et les
preuves d’une récente classification indiquaient que ces fichiers étaient
encore ouverts.
Le matériel mit à disposition des chercheurs
sur le deuxième niveau étaient : Le Recueil
des Atréides ; les Rapports
privés Bene Gesserit, contenant les rapports des agents sur la période
allant du règne d’Elrood DC jusqu’au règne de Leto II, et les documents
officiels du Bene Gesserit de l’époque de l’Imperium, documents que la Communauté
considéraient plus comme historiques qu’actuels. Les fichiers et documents Bene
Gesserit étaient principalement des transcriptions de film minimic, de
shigavrilles et d’empreintes vocales sur des cristaux riduliens. Les dossiers
des agents étaient particulièrement intéressants, avec beaucoup d’informations
disponibles sur des figures telles qu’Anirul Corrino, Margot Fenring, la
Révérende Mère Gaius Helen Mohiam, Irulan Atréides-Corrino et Wensicia Corrino.
Il y avait également les rapports annuels déposés par Jessica Atréides, qui
s’interrompent brusquement en 10175, et des rapports détaillés, des résumés,
des notes et des évaluations (quelques 400 folios), d’Irulan Atréides, dont son
fameux rapport « Le Problème
Atréides ». Etaient également disponibles les rapports du deuxième
et troisième millénaire du règne de Leto : les rapports de Chenoeh,
Syaska, Anteac et Moiam, pour n’en nommer que quelques-uns. Très courtoisement,
la Communauté des Sœurs ouvrit également la collection Jehanne Butler aux étudiants
spécialisés dans le Jihad Butlérien. A la demande de Judehic, la Révérende Mère
Moiam permit la consultation de la collection de la Révérende Mère Gaius Helen
Mahiam. Ses mémoires, des rapports, des lettres et de vastes traités, bien
qu’incomplets et ne semblant pas censurés, contrastent de manière frappante
avec ce qui restait de ses papiers dans les Chroniques
de la Maison du Chapitre.
Ce qui présente un intérêt particulier
dans la collection Atréides sont les documents suivants :
-
Le
Livre des Voix ;
-
Les
œuvres complètes de Paul Muad’Dib ;
-
Le
Prêcheur en Arrakeen ;
-
Les
Apocryphes de Muad’Dib ;
-
Les
œuvres complètes d’Harq al-Ada ;
-
Les
Commentaires des Voix ;
-
L’Eloge
funèbre pour un idéal et autres poèmes ;
-
L’Autre
moitié de l’Univers ;
-
Le
Livre de Ghanima ;
-
Les
Ecrits d’Irulan ;
-
L’Apologie
de Welbeck.
Bien qu’une grande partie du matériel
découvert sur Rakis fasse double emploi, il y a quelques bizarreries et
certaines divergences. Les Commentaires
des Voix, bien que ressemblant à la copie de Rakis, n’était pas
identique. La copie des Archives contenait un supplément de 76 cristaux.
Certains des cristaux supplémentaires étaient des commentaires politiques et
philosophiques concernant l’Empereur-Dieu lui-même, des critiques virulentes
sur sa personne, ce qui pouvait s’avérer authentique. Le Recueil de poèmes découvert avec les Commentaires, restait anonyme, mais que les techniques
d’inscription dataient du deuxième et troisième siècle du règne de Leto. Le ton
philosophique et l’attitude mélancolique rappelaient Leto lui-même, mais le
contenu de nombreux poèmes rendaient cette hypothèse très controversée. Une
deuxième théorie, rejetée par certains stylistes mais soutenue par quelques
linguistes, prétendait qu’il s’agissait de poèmes des Voix retranscrits par Ghanima. Une corrélation entre un poème et la
poésie, fut retrouvée dans la collection de la Révérende Mère Gaius Helen
Mohiam et étayait cette théorie.
Les
deux textes, autobiographique et biographique de Ghanima, soulèvent également
des questions. Le Livre de Ghanima
est traditionnellement attribuer à Leto II, mais avec l’utilisation des Commentaires comme point de référence,
certains stylistes prétendent que la première partie fut écrite par Ghanima
elle-même, la section du milieu par l’une de ses filles (Elaine) et que la
dernière partie, la plus mélancolique, par Leto, en mémoire à sa sœur/épouse. L’Autre moitié de l’Univers provoque
également une controverse. Il n’est pas répertorié dans l’index de référence
des Archivae, aucun autre exemplaire n’est répertorié dans les collections des
bibliothèques connues et aucun n’a été retrouvé à Dar-es-Balat. Une empreinte
vocale sur shigavrille montre que cette œuvre envoutante occupe l’esprit
universel de Ghanima-Leto, mais exprime une opinion « minoritaire »
des actions de l’Empereur dans le fondement de son pouvoir. On trouve des
sections très controversées, mais d’un intérêt très particulier, concernant ses
Truitesses et leur religion naissante. Initialement attribué à Leto comme
argument, car il se faisait souvent l’avocat du diable contre sa propre
politique, certains tentent de l’attribuer à Ghanima ou à l’un des premier
gholas de Duncan Idaho. L’un des arguments principaux de cette théorie est une
analyse stylistique des mots employés, la construction syntaxique et
l’expression idiomatique, ainsi que l’analyse des voix-modèles et en comparant
tout cela à l’enregistrement de la voix de Ghanima contenue dans le Livre des Voix. Un contre
argument est que Leto possédait la voix de Ghanima dans ses vie-mémoires après
sa mort (ce qui mène à un argument théologique et logique différent). Un autre
argument réfute cette théorie que Leto était l’auteur de cet ouvrage, est que
si la seule copie existante était cachée dans les Archivae du Bene Gesserit –
comment l’ordre était-il entré en possession d’un tel document, s’il s’agissait
de la voix de Leto ? Une troisième théorie est que la shigavrille était un
stratagème de propagande Bene Gesserit qui ne fut jamais « Utilisé »,
une arme à utiliser après la mort de Ghanima, contre Leto. La preuve de cet
argument fait défaut.
Enfin, l’Apologie
de Welbeck ouvre un débat intéressant sur l’histoire politique.
Ce manuscrit semble être l’original des « Fragments de Welbeck » trouvé à Dar-es-Balat, un
dialogue entre Moneo et Siona. L’Apologie
de Welbeck pourrait bien être une partie de la propagande écrite
par Leto lui-même. Dans le même fichier que l’Apologie, on trouve un monologue dont la paternité est Bene
Gesserit, La Captivité de Siona,
apparemment édité après la publication de l’Apologie
pour contrer la force de persuasion de Leto. Bien que la datation de ces
manuscrits soit difficile, La
Captivité pourrait bien avoir été publié en 13723, l’année même où
l’attribution de mélange fut fortement réduite pour le Bene Gesserit. Malgré la
controverse des documents provenant du Recueil
des Atréides, ils apportent une foule d’informations pour les
historiens et les théologiens.
Le matériel de référence mis à disposition au
premier niveau, bien que n’ayant aucun rapport direct avec la période de
l’Imperium, devait démarrer un travail de consultation et d’information sur
l’influence et la politique Bene Gesserit de cette période. Aucun document
ayant trait aux questions Bene Gesserit après la mort de Leto n’existe, ni de
document sur la sororité moderne. Par exemple, les canons avec lesquels travaillaient
Judehic et la Révérende Mère Treac étaient anciens et incomplets, mais
permettaient des déductions que n’autorisent pas les nouveaux canons. L’Edition Annotée des Variations des Mythes
Fondateurs est d’un intérêt historique, c’est un recueil de vingt
volumes de lettres, rapports, traités et mythes transcrits en 402 Avant le
Guilde, est conservé au troisième niveau (sa retranscription fut probablement
effectuée en utilisant des machines de transcription appropriées, qui
n’existent plus). Les légendes de six volumes, disponibles dans les Chroniques de la Maison du Chapitre,
sont une sélection de cette collection privée. Les formulaires constitutifs du
Bne Gesserit sont plus ordinaires, mais également plus digne de confiance, et
décrivent le développement du système de la Maison du Chapitre, les listings
généraux du Chapitre et les rapports annuels de la Maison des Mères, incluant
les appels d’offre et les budgets. Sont également référencés dans cette
section, les index des documents privés du Bene Gesserit, permettant aux
chercheurs d’avoir accès aux dossiers législatifs, judiciaires et exécutifs de
l’Imperium. Les fichiers n’étaient pas ouverts, mais les chercheurs furent
autorisés à demander des entrées particulières. Les autres documents utiles à
la compréhension de l’ancienne structure de l’ordre sont le Matrium Ordines, qui indique tous
les rangs de la Communauté des Sœurs, et le Compendium
Matres, qui est une liste chronologique de toutes Révérendes Mères, de
la Grande Révolte à Leto II. Le dernier document historique laissé à disposition
est le Credo – un
recueil chronologique des croyances utilisées par l’Ordre, depuis sa fondation
jusqu’à la Dispersion. Ce volume est particulièrement intrigant car il peut
être vu comme l’évolution psychologique de la Communauté des Sœurs. Deux fichiers
furent ouverts pour une inspection superficielle : La Summa et le Mikkro-Fishedotte
– La Summa remplit trois
pièces, du sol au plafond, dans des racks de 20 mètres, à raison de 12 racks
par chambre. Cet énorme ensemble est l’index des reproductions complètes de la
sororité, et du peu qui en a été vu, il semble que certaines lignées remontent
à l’Age d’Or de l’ancienne Terre. La Communauté des Sœurs affirme que l’index
commence à l’aube de l’humanité, mais aucune preuve n’a pu être apportée. L’index
des Lignées Génétiques disponible dans Les Chroniques du Chapitre en est une sélection qui montre
uniquement les lignées ayant conduit à produire les kwisatz haderach, ainsi que
les filiations des Mères Exécutrices. Le Mikkro-Fishedotte est le
recensement complet des croisements des lignées, en remontant soit disant,
jusqu’au système relativement complexe des lignées de l’aristocratie de la
Terre. Il existe un Index Abrégé des
Croisements dans les Chroniques, mais le Mikkro-Fishedotte remplit deux
salles. En général, la différence entre la Summa
et le Mikkro-Fishedotte est
que le premier est strictement génétique, alors que le second semble être
politique.
Le plus intéressant pour les historiens de
l’antiquité et le livre le plus controversé, est sans conteste, Le Livre des Voix. Cette
collection d’enregistrements d’empreintes vocales sur shigavrille fut réalisée
par Ghanima, alors qu’elle laissait les voix de ses vies-mémoires parler à
travers elle. Plus de 2400 vois ont été enregistrées, certaines parlant dans
des langages qui ne pourront, probablement jamais être traduites, certains
langages de l’ancienne Terre n’ayant jamais été intégrée au galach. Le Bene
Gesserit lui-même avait des équipes de spécialistes en langues anciennes, qui avaient
travaillé sur les traductions. Le projet de Ghanima prit plus de 200 ans de
travail patient, et il semble être la contribution majeure à la bibliothèque de
Leto. Que les voix soient authentiques, est probable, créer un tel faux aurait
été une tâche prohibitive. Des comparaisons entre le Livre des Voix et les enregistrements du Bene Gesserit sur
shigavrille montrent des schémas positifs pour Dame Jessica, Paul Muad’Dib, la
Révérende Mère Gaius Helen Mohiam et Dame Anirul. Une grande partie du travail
accomplit sur le Livre des Voix fut supervis » par Ahna Judehic, avec
l’aide de l’anthropolinguiste Maro Ghappato, et le psycho-mythologue Mees
Pentamettare.
Le Rapport
de Welbeck nous donne, avec le bilan annuel du Bene Gesserit, un aperçu
de l’état de l’Imperium, ce qui est intéressant pour les historiens. La seule
forme de ce recueil dont nous disposions précédemment était Les Fragments de Welbeck,
disponible dans une section référencée des Chroniques.
Ma Révérende Mère Moiam ouvrit la salle Welbeck, contenant les volumes allant
de l’étude de Shaddam IV à Leto II.
Judehic
et la Révérende Mère Treac ont également eu accès aux index du Livre d’Azhar et de la Panoplia Propheticus, mais elles
n’avaient pas accès à l’ensemble de ces ouvrages. Le Livre d’Azhar remplit trois salles et la Panoplia Propheticus en remplit
deux ; il est donc évident que les volumes qui se trouvent dans les
collections des bibliothèques ne sont que des sélections de l’original. Le Livre d’Azhar couvre la période
s’étendant de la Sainte Eglise à la théologie actuelle, ce qui montre que ce
n’est pas un ouvrage historique mais plutôt une collection sans fin. La Missionaria Protectiva est sensée
avoir prit fin longtemps avant l’époque des Atréides, mais l’index de la Panoplia Propheticus indique
qu’il s’agit d’une collection actuelle, sans fin. Hadi Benotto, directrice du
projet de Dar-es-Balat, avait demandé que les deux collections soient ouvertes
à la recherche. Judehic découvrit avec curiosité la présence de l’index de
Godbuck Tleilaxu avec les deux autres index – une étrange association puisque
la bibliothèque du Bene Gesserit avait cet item dans sa collection
xénoculturelle. Interrogée au sujet de cette idiosyncrasie, la Révérende Mère
Moiam se refusa à tout commentaire.
Enfin, dans la section
Recherche, l’index Médical répertorie différents ouvrages tels que :
-
Aspects
médicaux du rejet du mélange ;
-
Activation
et régénération cellulaire ;
-
Restructuration
cellulaire ;
-
Les
cas Duncan Idaho et Hwi Noree ;
Ou encore,
-
Echanges
intracellulaires : Leto II.
Benotto demanda également
que les ingénieurs biomédicaux soient autorisés à examiner ce matériel.
Les Archivae Bene Gesserit détiennent les
secrets de tous nos passés. Si l’on pouvait persuader l’Ordre d’ouvrir ses
ressources aux recherches académiques, notre culture pourrait tirer profit de
son propre passé. Nous pourrions plus facilement distinguer les mythes des
faits réels de l’histoire.
Autres références :
-
Bibliothèque Bene Gesserit ;
-
Histoire Bene Gesserit ;
-
Maro Ghappato, Voix Miraculeuses de Rakis (Diana :
Synonyme).
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