Hawat, Thufir
(10175-10196)
Thufir Hawat, comme beaucoup le croient, fut le
plus grand Mentat de l'Imperium, premier né des neuf enfants de Golani et
Alwidi Hawat sur Logi, troisième planète d’Alpha Centauri B.
La mère de Hawat, Golani, qui avait elle-même
été brièvement formé comme un mentat potentiel, reconnut la capacité de son bébé
et a pris les mesures appropriées pour commencer sa formation. Golani écuma
l'Imperium afin de trouver des experts en contrôle des muscles et de l'esprit, et
aiguisa la sensibilité et la prise de conscience
; et aussi pour trouver des enseignants en langues et dans les sciences
physiques et biologiques. Elle voulait que son fils soit bien formé, non
seulement dans les principes fondamentaux habituellement offerts aux mentats
potentiels, mais aussi en économie, communication et stratégie militaire.
Lorsqu’il fut informé de son potentiel, et
compte tenu de ses options, Thufir choisit de poursuivre sa formation et il fut
envoyé dans une éminente école pour Mentats sur Ix. Là, Thufir se lia à deux personnes
importantes. La première était Kolinahr, dont esprit et le charme attirèrent
immédiatement Thufir ; les deux jeunes hommes devinrent rapidement d’inséparables
amis. Le deuxième était une jeune femme
Anyya dont Thufir tomba immédiatement amoureux, pour la première et dernière
fois de sa vie. C’était la fille d'une Bene Gesserit et d’un fonctionnaire de
la Cour impériale ; Anyya était très intelligente et rivalisait avec
Thufir dans ses résultats scolaires et partageait son affection. Selon tous les
témoignages, ils partagèrent relation heureuse et épanouissante de relation
pendant plusieurs années.
Les rapports sont sommaires, concernant la fin de leur liaison. Nous savons
qu'Anyya quitta brusquement Ix avec Kolinahr et Hawat ne la mentionna plus
jamais dans son journal. Rouse, le Mentat de la Maison Dioscur et Thufir restèrent
amis, les rapports de Thufir (dans son
livre, L’éducation d’un mentat)
montrent qu’après le départ d’Anyya, il devint morose et refusait catégoriquement
de parler d'elle, on peut citer un de ses commentaires sibyllins de cette
époque : « la femelle de l'espèce est sans doute incapable de fidélité ».
Apparemment, il lui était arrivé la même chose qu’à Camelot, mais avec une
différence : au lieu de s'élever au-dessus de son affliction, à une force
arthurienne, qui aurait pu insuffler le fer dans son âme, Thufir permit à sa
douleur de rabaisser son amour pour Anyya et de la transformer en une haine
corrosive qui généra une méfiance profonde et permanente, pour toutes les
femmes, surtout celles liées au Bene Gesserit. Cet anathème explique sans aucun
doute le fait que Thufir ne tomba plus jamais amoureux d’une femme.
A trente-cinq ans, Thufir était prêt à rejoindre
la Maison Atréides sur Caladan, et il était certainement le mentat le mieux
formé de l’Imperium. Le Duc Mintor Atréides était robuste et d’une vitalité qui
permettait de porter les compétences d’Hawat à leur paroxysme. Il était
déterminé à développer pleinement le fief que sa famille possédait depuis vingt
générations. Le Duc Mintor engagea Hawat pour résoudre ses problèmes
d’expansion. En coséquence, Hawat commença à s’occuper des terres, il dirigea
la construction de barrages, créa un système d’irrigation complexe, conçut des
réseaux de transport et de communication performants. Il rechercha dans
l’Imperium, des experts en agriculture, viticulture, élevage et exploitation
minière et s’en servit pour ses projets et pour fonder des écoles. Grâce aux
plans de Hawat, les sujets du Duc furent formés à produire des récoltes, des
vins de qualité, élever des bovins et d’autres animaux de ferme de haute
qualité, et à rendre les mines lucratives. Les domaines florissants que le Duc
Mintor montrait étaient en réalité l’énergie créatrice d’Hawat qui provoqua bientôt
les jalousies de l’Imperium.
Le Duc était d’une équité absolue et hônéte
dans tous ses rapports avec Hawat (ces traits de caractère se retrouveront,
plus tard, dans Leto), ce qui suscitait, chez le mentat, un attachement et une
admiration constantes. Une source indique que le Duc était personnellement
responsable du sauvetage de deux des êtres chers à Hawat, de l’oppression
Harkonnen. Bien que la documentation sur les détails de cet exploit soit absente,
l'audace et le courage du Duc le firent aimer du Mentat. Il n’est donc pas
surprenant que Hawat resta tant d’années avec le Duc Mintor et qu’il aurait
volontiers donné sa vie pour son Duc. Dans une escarmouche avec des raiders hors-monde
dans l'un des ranchs du Duc, Hawat, lui sauva la vie et pris un coup d'épée
dans l'aine, il fallut remplacer sa jambe gauche. Depuis, il gardait la cicatrice,
et la douleur occasionnelle faisait sa fierté.
Hawat tenait son Duc en haute estime, cet
accro à la tauromachie, et il l'amena à développer un vaste programme d'élevage
de taureau. Grâce à ses capacités à analyser les qualités génétiques, Hawat conçut
des fermes de reproduction et d'alimentation et mit en place des expériences
nutritionnelles. Il créa également une nouvelle arène pour le Duc, supervisa sa
construction, et mit en place un spectacle coloré connu sous le nom de Tournoi
des Atréides. Par la suite, Hawat ne manqua jamais une corrida dans laquelle le
Vieux Duc prenait part, et il était présent le jour où un grand taureau encorna
le Duc.
Après la mort du Vieux Duc, Hawat transféra son
allégeance au Duc Leto, qui détourna son attention de ses terres bien gérées
pour se concentrer sur l'espionnage, la défense et l'expansion de la puissance
maritime et aérienne. Hawat servi avec brio son duc dans tous ses intérêts :
militaire, politique, économique, social et personnel. C’est même Hawat qui
enquêta sur l'école Bene Gesserit et sur Jessica avant d’escorter la jeune
femme, à contrecœur, sur Caladan pour être la concubine du Duc Leto. Après la
naissance de Paul, il devint encore plus utile. Soupçonnant que son fils
pourrait avoir des capacités de mentat, Leto confia à Hawat la responsabilité du
programme de formation intensive de Paul. Au cours de ces années d’intimité de
Paul nourrisson puis enfant, Hawat en vint à aimer le garçon comme son propre
fils. Cet amour dura — et elle se manifesta de manière héroïque — jusqu’au jour
de sa mort.
La meilleure façon, peut-être, d’apprécier la
valeur de Hawat pour la Maison Atréides est de revoir sa contribution durant son
passage de Caladan à Arrakis, fief qui était détenu par les anciens ennemis des
Atréides : les Harkonnens. La logistique impliquant le déplacement du personnel
et du matériel d'une planète à l'autre était considérable, mais Leto n’aurait
confié cette tâche à aucun autre que son mentat. En un temps record, a il
prouva que cette confiance était
justifiée.
Un travail encore plus difficile, s'occuper de
sécuriser la nouvelle capitale d’Arrakeen, surtout quand tous les calculs de
Hawat avaient abouti à la forte probabilité que Leto devait mourir sur Arrakis de
la main des Harkonnen mécontents. Pour préparer cela, Hawat supervisa tout
personnellement ; il rassembla et analysa la moindre bribe de connaissances
disponibles sur la géographie, le climat et la topographie, les conditions
météorologiques et l’histoire, ainsi que sur les fremen et leur culture. Après
le déménagement, il envoya des équipes d'observateurs pour compléter ses
informations.
Les deux préoccupations immédiates étaient les
communications et la stratégie militaire. Hawat mit en place le propre réseau
de communications du duc et établit les codes, surtout le langage de bataille
des Atréides, un langage à base de signes des mains : une de ses créations. Il
déploya ses troupes efficacement en divisant les gardes entre la résidence du
gouverneur et l’aire d’atterrissage. Pour une sécurité à long terme, il
rassembla des dossiers de sympathisants présumés des Harkonnen.
La zone la plus sensible était la sécurité.
Hawat passa des jours et des nuits sans sommeil à vérifier chaque salle et tout
le mobilier de la résidence. Il a mis en place des boucliers, plaça des
dispositifs de sécurité, élimina des serviteurs et installa personnellement les
détecteurs de poisons. Hawat avait fait de la sécurité le cœur de son
enseignement auprès du jeune Leto et plus tard du jeune Paul : « le coût
de la survie est la vigilance éternelle ». Mais, malgré tous ses soins, un chercheur-tueur
placé par un traître après que Hawat ait inspecté la chambre de Paul menaça la
vie du jeune homme peu de temps après l'emménagement dans la résidence. Dans un
accès de remords, il tenta de démissionner, mais le Duc lui rappela que Paul
avait survécu en grande partie grâce à la formation qu’il avait donnée à son
jeune protégé. Leto estima qu'il était à féliciter qu’à blâmer, pour avoir si
bien préparé Paul à ne pas ignorer un traitre « interne », à
soupçonner tout et tout le monde – du Duc Leto et de Dame Jessica, jusqu’au
plus humble soldat. La foi de Leto en son Mentat, se révéla dans son refus
d'accepter la démission de Hawat, et le renouvellement de sa reconnaissance de
la loyauté indéfectible de Hawat envers la Maison des Atréides.
Lui-même expert en sabotage et
contre-espionnage, Hawat déjoua un grand nombre d’intrigues Harkonnen. Bien
qu’il déplore cette nécessité, il n’hésita pas à utiliser des pots de vin, la tromperie,
et même le meurtre, lorsque le service de son Duc le nécessitait. Par expérience,
Hawat était formé pour toujours suspecter. Comme le Duc Leto disait de lui : «
il voit des assassins dans chaque recoin d’ombre ».
Le service le plus important qu’Hawat rendit
aux Atréides fut l’évaluation aiguë des fremen. En utilisant les données que
Gurney Halleck lui apporta, Hawat vit astucieusement que les estimations
précédentes de la population Fremen étaient ridiculement basses. Et, une fois
qu'il commença à apprécier les qualités des gens du désert, il sut sans aucun
doute qu'ils étaient un corps de combattants potentiels aussi fort et aussi
mortels que les Sardaukar.
Hawat fit des recherches approfondies et examina
les films clips sur la culture Fremen. Sa première analyse de la religion
Fremen se fit en vue de familiariser Leto et Paul avec des termes comme « Mahdi
» et « Lisan al-Gaib » qui incarnaient tous les éléments essentiels. Le vieux
Mentat saisit rapidement les moyens Fremen et se montra particulièrement
sensible à reconnaître leurs préoccupations : comme, par exemple, leur préoccupation
à récupérer de l'eau, leur réticence avec les inconnus, leur passion pour la
liberté, leur obsession de l'exclusivisme. Ses conseils au Duc Leto étaient
judicieux lorsqu'il l’exhorta à ne pas réquisitionner
les Stations d'observation botanique du désert de peur que cette action ne
contrarie les Fremen qui accordaient une grande importance à ces bases. Hawat s’était
aussi rendu compte que le refus de la Guilde de mettre en orbite un satellite
météorologique reposait non pas sur des considérations financières, mais sur
leur peur que les Atréides ne découvrent la vraie valeur d’Arrakis. Ses
analyses se révélèrent exactes, par la suite, avec la vaste colonisation
fremen, étayée par la stupéfiante richesse de la planète en épice et que le
début de la transformation écologique devint évidente.
Une fois établi à la capitale, Hawat ne fit qu'une
seule erreur, il était prêt à croire que le traître était Dame Jessica — une
croyance née, sans doute, de sa méfiance à l'égard des femmes et en particulier
une « sorcière » Bene Gesserit. Bien que les Harkonnen aient laissé
Arrakis, ils n'avaient aucune intention de laisser le fief aux Atréides. Connaissant
la vigilance d’Hawat, les Harkonnen, et en particulier le mentat de Vries,
fournirent à Hawat de faux
renseignements dans une lettre, interceptée par les Atréides, impliquant
Jessica. Même lorsque le Duc Leto refusa de croire que la lettre du Baron discréditant
Jessica n’était pas autre chose qu’un stratagème Harkonnen, Hawat ne put éradiquer
ses soupçons : il gardait en lui le fruit amer de la trahison d'Anyya.
Consciente de son problème, sans en connaître sa cause, Jessica mit en garde
Hawat que, bien qu'il pouvait brillamment appliquer la logique à quoi que ce
soit en dehors de lui-même, il aurait du mal avec « ces choses
profondément personnelles ». Peu convaincu, Hawat quitta néanmoins
l'entrevue avec un «sentiment d'admiration suprême» (comme il l'écrit à Rouse)
pour Dame Jessica qui, à un moment, eut le courage remarquable de le défier en
lui tournant le dos alors que Hawat la menaçait d’un couteau.
À l'exception de cette erreur, ces jours où
Hawat travailla à établir sa bien-aimée Maison Atréides sur Arrakis, furent les
dernières heures de tranquillité pour le Mentat vieillissant, et sans doute les
meilleures. Dès l'instant où il apprit la nouvelle de l'attaque Harkonnen,
l'amertume devint son compagnon quotidien. Après avoir préparé des raids
aléatoires contre une attaque de rien de moins que dix brigades (l’intelligence
d’Hawat l’incita à attendre de connaître le nombre des adversaires), Hawat fut
sidéré par la taille de la force Harkonnen et leur déploiement stratégique. Un
calcul rapide révéla que l'attaque se composait de plus d'une centaine de
brigades. Le revenu de l’épice d'Arrakis de cinquante ans ne pouvait pas avoir
couvert le coût d'une telle entreprise. Ce que Hawat n’avait pas pu envisager,
c’était qu’une grande partie du coût avait été financé par les caisses impériales.
A partir de ce moment, jusqu'au jour de sa mort, Hawat fut convaincu que Dame Jessica
avait été leur traître. On ne peut que conjecturer que son expérience avec
Anyya, avait dû être dévastatrice, car elle continuait à obscurcir son jugement
sur les femmes. Bien qu'impuissant lui-même à pouvoir aider son duc alors que
les Harkonnen avançaient, Hawat, encouragé par le fait incroyable que les Fremen
avaient réussi à capturer un ornithoptère occupé par des Sardaukar et détruit
de façon kamikaze un transporteur de troupe avant de capturer des Sardaukar
déguisés, sous la livrée Harkonnen.
Dans les papiers du Baron Harkonnen (en
annexe à la Maison Harkonnen), nous apprenons la joie qu’éprouva le Baron en
apprenant que Thufir Hawat, le maître-Assassin du Duc Leto, était encore en vie,
mais aussi qu'il pouvait être utilisé contre la Maison Atréides. La stratégie
du Baron était simple : en laissant croire à Hawat que Jessica était vivante et
jen pensant que personne ne saurait jamais que le véritable traître était le Dr
Wellington Yueh, le Baron pourrait nourrir le désir de Hawat de se venger. Le
Baron en était arrivé à ce résultat : « la façon de contrôler et de
diriger un Mentat se fait par le biais de ses informations. Fausses
informations — faux résultats ».
Il voulait absolument un mentat pour
remplacer Piter de Vries, mort de la main de Leto, mais le Baron avait trop
peur de Hawat pour ne pas prendre quelques précautions : il ordonna à
Iakin Nefud, le capitaine de sa garde, d’imprégner Hawat d’un poison résiduel,
mis au point pat de Vries, et de commencer à lui administrer l’antidote,
régulièrement, dans ses repas. Sans l'antidote, Hawat mourait dans les quelques
jours.
La carrière discrètement enregistrée de hawat
sur Giedi Prime demeure une énigme. Ses actions semblent, d'une part dépravées,
d'autre part masquées par certains plans destinés à détruire le Baron. L’un des
projets les moins dignes de Hawat fut la modification des arènes, comme il
l’avait fait pour le Duc Mintor, mais avec une altération : deux de ces
adaptations furent, d’une part les modifications apportées aux jeux de
gladiateurs Harkonnen, l’autre étant la modification des handicaps des
adversaires esclaves. Hawat conçut également un plan par lequel Feyd-Rautha
pourrait donner une spectaculaire performance, quoique truquée, devant un
auditoire d'élite. Au lieu des esclaves-gladiateurs drogués habituels, la
victime avait été conditionnée par Hawat pour obéir à un mot clé. Ainsi, il
semblerait que Feyd-Rautha s’était brillamment défendu lui-même contre un
esclave non drogué qui s’était glissé dans l'arène pour tuer le na-Baron.
L'intrigue n'aurait pas aussi « odieuse » si elle avait été seulement
destinée à glorifier un jeune homme égoïste, mais son véritable but était
d'éliminer esclavagiste du Baron, qui serait nécessairement blâmé pour cet esclave
non drogué. Peut-être Hawat espérait-il utiliser cette mauvaise action pour
accomplir une bonne action - parce que
l'esclave fut à deux doigts de tuer le neveu du Baron.
Un autre casse-tête, fut le rôle que Hawat joua
dans la tentative d'assassinat du Baron par Feyd-Rautha. Connaissant la
préférence du Baron pour les garçons, Hawat conspira avec Feyd-Rautha pour
envoyer au Baron un séduisant garçon-esclave avec une aiguille empoisonnée
plantée dans sa cuisse. Et pourtant, Hawat avertit le Baron qu’une tentative d'assassinat
pourrait avoir lieu. Le Mentat semblait jouer les deux extrémités contre le centre,
pour certains jeux de sa propre création.
Mystérieux et parfois ambigu, le comportement de Hawat au service des
Harkonnen, peut mieux s'expliquer à la lumière de son intense loyauté envers la
Maison Atréides. Compte tenu des méthodes de fonctionnement dépravées du Baron
Harkonnen — quant à ses subordonnés,
dont il n’attendait aucune loyauté — Hawat s’attendre qu’à des coups tordus.
Avec ses pouvoirs de Mentat, il sut certainement, ou tout au moins suspecta-t-il,
qu'il avait été empoisonné et qu'il survivrait qu'aussi longtemps que le Baron,
selon ses caprices, lui administrerait l'antidote. Il brûlait, voire était obsédé, par
le désir de vengeance sur les ennemis de son bien-aimé Duc Atréides, Hawat
parcouru le chemin de l'opportunisme ; il se conforma aux ordres du Baron,
rejoignit ses conspirations, conçut son propre plan sur ces traces, même s’il
était infâme — tous ce qui pouvait aboutir à ses désirs : le jour glorieux où
il pourrait frapper pour anéantir tous ceux qui avaient écrasé sa chère Maison.
Nous ne pouvons que souhaiter avoir plus de
preuves sur ces années. A part quelques notes du Baron et des fragments de
lettres d’Hawat envoyées à son vieil ami d’école Rouse, il ne reste rien de ces
années. Dans une de ses notes, le baron se vante d’avoir réussi à attirer
l'attention et la vengeance de Hawat contre l'empereur, en le convainquant que
l'empereur était la cause de la destruction de la Maison Atréides. Hawat avait
toujours détesté le Baron avec une haine « sans-gêne », mais « il pense qu'il se
sert de moi », le Baron avait écrit, « pour assouvir sa vengeance sur
l'empereur... Il ne pense pas au-delà de sa vengeance. Hawat est un homme qui
doit servir les autres et ne sait même pas le faire pour lui-même ». Les
lettres de Hawat à Rouse, cependant, semblent en contradiction avec la vue du
Baron. Dans une lettre Hawat déclarait qu’il « détestait » le Baron ; dans une
autre il l’appelait « un cochon brut et dangereux » et avouait que « le détruire
lui [le Baron] est un service rendu à l'humanité ». Comment Hawat avait-il
prévu de détruire le Baron n'est ne pas clair. Il est certain qu’Arrakis
participait à cela, car dans l’un de ses derniers services, il dirigea
l’attention du Baron sur la planète désertique.
Hawat révéla au baron que l'empereur s’était
retourné contre le Duc Leto principalement parce Leto avait formé une force de
combat qui pouvait rivaliser avec les Sardaukar ; il dit ensuite au Baron que
l’empereur soupçonnait les Harkonnen de vouloir renouveler l’exploit avec
l’émulsion des fremen. Lorsque le Baron mit cela en doute, notamment à cause du
faible nombre de fremen, Hawat avait réussi à le convaincre que la population
fremen pouvait être facilement de plus de 10 millions. Hawat suggéra également
que, si cela pouvait se faire sans alerter l'empereur — les Fremen pourrait en
effet être formé en une force impressionnante. Ce qu'il ne dit pas au Baron c’était
que Gurney Halleck avait survécu à l'attaque perfide des Harkonnen contre la
Maison Atréides et qu'il recevait des rapports de Halleck sur les tactiques
Fremen. Ainsi, les intrigues les plus susceptibles d’aboutir tournaient autour
du désir de Hawat d’attirer le baron sur
Dune – où Gurney avait beaucoup de mains pour l'aider satisfaire sa vengeance.
Mais avant que le Baron d’Arrakis puisse
agir, le destin s’en mêla. La Guilde, alarmée
par les changements qu'ils avaient observés sur la planète – en particulier le rythme accru de l'activité de troupe provoquée par Paul Muad'Dib – non seulement relaya cette information auprès du trône, mais aussi réduisit ses tarifs de transport de troupes à son minimum. Ainsi, dans un court laps de temps les cieux au-dessus Arrakis se couvrirent d’une flotte de sept navires Harkonnen en compagnie de cinq légions de Sardaukar de l'empereur.
par les changements qu'ils avaient observés sur la planète – en particulier le rythme accru de l'activité de troupe provoquée par Paul Muad'Dib – non seulement relaya cette information auprès du trône, mais aussi réduisit ses tarifs de transport de troupes à son minimum. Ainsi, dans un court laps de temps les cieux au-dessus Arrakis se couvrirent d’une flotte de sept navires Harkonnen en compagnie de cinq légions de Sardaukar de l'empereur.
Dès que la Guilde permit aux Harkonnen de
déployer leurs troupes à au sol, le baron envoya Hawat dans une base de contrebandiers
avec ordre d’infiltrer le camp de l'infâme Fremen Muad'Dib. Hawat était bien
loin d’Arrakeen quand le mystérieux Muad'Dib défit les Sardaukar et captura
l'empereur avec tous ses serviteurs. Quand il revint à Arrakeen plus de cinq
jours plus tard, il était faible, à l’article de la mort, en l’absence
d’antidote, Hawat avait découvert non seulement que le baron était mort, mais
que l’invincible Muad'Dib assis dans la résidence n’était autre que son jeune
duc Paul. Il s’en voulu, lorsqu’il apprit que Dame Jessica vivait avec son fils
et qu’elle n’était pas le traitre, mais comme lui, la victime d’un sournois
complot Harkonnen, et que la trahison venait du Docteur Yueh.
Quand l'empereur Padishah et la Révérende Mère Gaius Helen Mohiam, juste
avant d’aller devant Paul, convoquèrent Hawat, il sut que cela signifiait la traîtrise.
Il accepta l'aiguille empoisonnée minuscule sans un mot – trop faible pour
hocher la tête, et l'empereur lui ordonna de s’en servir contre ce « Duc
arriviste ». Quand il vit que Gurney Halleck vérifiait l'entourage entrant
dans la grande salle d'armes, Hawat utilisa lesle vieux langage de bataille pour lui dire
que, pensant que Paul était mort, il avait travaillé avec les Harkonnens et lui
demandait qu'il soit laissé dans le groupe — pour éviter, sans doute, tout
geste qui pourrait être fait contre Paul.
Et puis, Paul l’appela et accueillit comme « son
vieil ami ». Comme Hawat obéissait à son bien-aimé Duc, certainement pour
la dernière fois, il sut que Paul était au courant de l'aiguille et qu’il était
certain que Hawat n'avait pas l'intention de l'utiliser contre lui. Dans son
récit de la scène, la princesse Irulan écrit que Paul et Hawat chuchotèrent ensemble pendant quelques instants avant que Paul
tende la main et prenne Hawat par les épaules pour le soutenir. Puis elle note
que Hawat se tourna, dans un geste magnifique, tendit sa main gauche vers
l’Empereur, paume vers le haut, afin d'exposer l'aiguille cachée entre ses
doigts et dit : « Voyez, Majesté ? Voyez l'aiguille de votre traître ? Vous pensiez que
moi qui ai voué ma vie au service des Atréides, je pourrais leur donner moins maintenant
? » Avec ce dernier acte de défi suprême proclamant sa fidélité inviolable
pour les Atréides, Hawat mourut contre Paul et s'effondra sur le sol.
Le Duc de Hawat rendit hommage, ensuite, à
son fidèle serviteur, le Mentat qui avait servi trois générations d’Atréides, eut
un honneur final : il donna l'ordre que le corps de Hawat soit emporté et
traité avec tout le respect d'un héros de tribu. O.K.
Autres
références :
-
Mentat, Histoire de l'ordre des ;
-
Mentat, Organisation des ;
-
Mentats tordus ;
-
Princesse Irulan Atréides-Corrino, L’éveil d’Arrakis, TR. Zhaulya
Muuraz-harat, AS 15 (Grumman : unie mondes) ;
-
A.L. Rouse, L'éducation
d'un Mentat, TR. Dawlej de Ger (Loomar : Institut Coie) ;
-
Marya von Wikkheiser, Maison Harkonnen, TR. Arazrii Pezh, SAH 76 (Paseo : Institut
de la Culture des Galacto-Fremen) ;
-
Jessica Atréides, Les années d’Arrakis, TR. Zhaivz Aultan (Caladan : Apex).
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