Idaho, Duncan-13015
(d. en 13021)
Selon
la légende, il fut tué par Leto en colère lorsqu'il lui posa une question. Beaucoup
voulurent connaitre la question, amis les curieux comme les ambassadeurs
évitèrent de le demander. Avec la découverte de Rakis, nous sommes en mesure de
résoudre le mystère.
Le
programme d'élevage de Leto intéressait Duncan-13015 et son enthousiasme faisait
le plaisir Leto, qui lui permit l'accès à ses livres généalogiques. Alors que
sa compréhension de la génétique grandissait, Duncan prit sur lui de partager
avec l’Empereur les quelques renseignements qu’il avait sur les dossiers
d’élevage du Bene Gesserit. Malgré la masse de matériaux à sa disposition,
Duncan se trouva bloqué dans sa progression par une question à laquelle il ne
pouvait pas répondre. Il apprit la tentative infructueuse du Bene Gesserit à
produire un kwisatz haderach avec Hasimir Fenring. Il savait aussi que la mère
de Paul, Jessica, avait désobéi aux ordres de la Communauté, qui lui avait
demandé de donner une fille afin de pouvoir l’accoupler à Feyd-Rautha
Harkonnen. Duncan compara la réalité avec la généalogie qui avait été
prévue : Fenring fut un eunuque génétique à cause d’une faille dans
l’héritage ou de son père, le vieux comte, ou de sa mère Bene Gesserit. Quel que
soit le problème, il n’avait pas été prévu, Fenring était une naissance
masculine préméditée – le Bene Gesserit pensait qu’avec lui ils auraient leur
messie tant attendu. La question que se posa Duncan fut la suivante : le
programme d’élevage repoussa la naissance du kwisatz haderach de trois
génération plutôt qu’une ?
Duncan commença à enquêter. Leto semblait
heureux de cette coopération inespérée, au point même de permettre à Duncan
d’ajouter les notes de ses recherches dans le journal de l’Empereur. Citons
maintenant le début d’une note de 13018 :
« L’enquête sur
la mère de Fenring fut stérile. Une nouvelle hypothèse fut avancée, supposons qu’il
n’y avait pas un mais deux anomalies génétiques. Une venant du père qui devenait
évidente au fur et à mesure que Fenring mûrissait ; le Bene Gesserit compta
donc une génération de retard. Comme la Communauté avait la moitié du potentiel
génétique pour le kwisatz haderach, la mère de Fenring, les Sœurs avaient
surement l’intention de l’utiliser à nouveau. Or, l’accouplement suivant fut
Harkonnen et Mohiam. Qu’est-ce que cela pouvait dire ? A supposer qu’elle
était la seconde moitié de l’équation, où cela menait-il ? Si le Bene
Gesserit découvrait le second défaut dans l’intervalle entre les deux
naissances – le défaut était insoupçonné chez la mère et ils n’avaient aucun
moyen de le deviner. Je peux à peine le croire – Bon Dieu, imaginez que vous
regardiez un duel entre votre fils et votre petit-fils, sans que personne ne
connaisse cette relation, à part vous.
Non, elle ne pouvait pas avoir de
faille : la structure génétique de la personne qui avait été soigneusement
cartographiée, l’était comme le monisme-Helen. A moins que le deuxième père
n’apporte une seconde faille. Ceci explique cela ! L’Harkonnen fut
sélectionné pour s’assurer que la crainte concernant le Comte ne se répète pas,
mais il n’était qu’un second choix, et plus tard, ils découvrirent qu’il
amenait un nouveau problème. Maintenant, le Bene Gesserit avait besoin d’une
génération supplémentaire au moins, pour fixer un gène dominant et masquer ce
second gène défectueux. Ainsi ? Jessica naquit femme et pas homme, par
conséquent, les services du Duc Leto furent obligatoires. Mais quel était le
problème avec les Harkonnen ? »
Plus
tard, en 13018, Duncan commença une tournée d’inspection dans les garnisons des
truitesses à travers l’Empire. Le voyage couvrait idéalement ses
investigations, et parmi les planètes qu’il visita, c’est sur Wallach IX qu’il
écrivit les notes précédentes et sur Giedi Prime qu’il écrivit ce qui suit.
« J’ai vu le
rapport sur le Baron Harkonnen aujourd’hui, et je peux voir, avec surprise, le
défaut qui est en lui : un bon stock génétique, une bonne santé et
quelques mauvaises herbes – le fer dans le sang est remarquablement élevé. Si
je ne me trompe pas, la détection d’un défaut, ici, serait bien caché – je ne
trouverais jamais. Mais s’il était lié à Giedi prime, je pourrais être en mesure
de mette la main sur d’autres spécimens. Et je sais ce qu’il faut
chercher : une maladie héréditaire, qui tuerait un enfant si les deux
parents lui transmettaient, mais produirait seulement une affection bénigne si
une seul des parent en était porteur – dominance incomplète. »
Giedi
Prime était la dernière étape de la tournée, les notes suivantes furent
rédigées sur Arrakis, après le retour de Duncan.
« Ce devait
être la maladie d’Addison – une hérédité sanguine, et si l’un des parents
transmet le caractère, l’enfant souffre d’un léger manque d’oxygénation dans le
fonctionnement de l’hémoglobine. Giedi Prime est humide et riche en oxygène,
son oxygène atmosphérique est bien au-dessus de celui des autres mondes
habités. Le régime alimentaire de la classe élevée était riche en viande rouge,
et particulièrement en abats. Aucun doute qu’au fil des générations, la
sélection s’était portée sur des individus avec de fortes concentrations en fer
dans le sang.
Donc tout contribuait à masquer la présence
d’une maladie d’Addison chez les Harkonnen : une hémoglobine élevée ;
beaucoup de fer dans leur régime alimentaire ; une oxygénation
atmosphérique élevée. Mais même ainsi, combien d’entre aux étaient fous, et
regardez ce qui arrivait lorsqu’ils quittaient leur monde natal : quand
Rabban devint gouverneur d’Arrakis, il se déplaça sur une planète sèche à
faible teneur en oxygène atmosphérique (ce qui aggrava sa maladie), avec un
régime pauvre en fer. Il n’était déjà pas très stable avant, mais il ne fait
aucun doute que son cerveau souffrit de ce manque d’oxygène. Ces dommages
augmentèrent progressivement sur Arrakis, et il devint « Rabban la
bête », le « Souverain Démon ». Bien sûr, il avait amené avec
lui sur Dune, ses propres tendances à la cruauté, mais beaucoup de ses excès
doivent être mit sur le compte de la maladie qui le conduisait à la folie.
Si cette hypothèse est correcte, alors
Jessica avait le même caractère et elle l’avait transmit à ses enfants.
Heureusement qu’elle n’était pas un homme durant les quelques années qu’elle
passa sur Arrakis. Pour une raison inconnue, la maladie progressait plus
lentement chez les femmes, et le mélange retardait ses effets. Mais la Jessica
qui revint au Bene Gesserit ne ressemblait pas à ma Jessica. Cela pouvait-il être
un symptôme ?
Mais pauvre Paul ! Vingt ans sur
Arrakis, et durant tout ce temps ses cellules cérébrales mouraient !
Comment avait-il pu lancer un jihad, tuant des centaines de milliers de
personnes ? Empereur de l’Univers, pourtant tous ses écrit si puissants le
montraient passif. Il voyait l’avenir, mais il marcha tête la première dans le
piège de la qizarate, puis dans le désert. Et quand il revint, il n’était plus
Paul Atréides. Pour Rabban, sa maladie l’avait conduit à se montrer comme une
monstre de vice ; pour Paul, elle l’amena à porter sa culpabilité jusqu’à
l’aberration d’accepter une ferveur religieuse.
Alia aurait pu être en mesure de
résister : le régime chargé d’épice d’avant sa naissance ; son
sexe ; l’hérédité atténuée par le Duc Leto. Mais la lutte avec les voix
devait être continue ; peut-être que juste la perte légère dans sa
capacité mentale avait suffit à faire pencher la balance en faveur de ses
démons intérieurs.
Ghanima avait peut-être été épargnée da la
maladie, mais cela importait peu. Celui qui importe et qu’il faut mettre au
courant, c’est Leto II ».
Le
Duncan Idaho fut tué le lendemain. Il croyait que les voix de Leto et ses
visions étaient les fantômes d’un esprit qui se détériorait, que les
apparitions de plus en plus fréquentes du « ver » étaient l’un des
signes de la progression de la maladie, et cette révélation lui coûta la vie.
Etant donné ce que nous savons maintenant de ses notes dans son journal et
étant donné ce qui lui restait à éclaircir du puzzle, il travailla la question
sans relâche, question qui rendit Leto furieux. Quelle pouvait-elle être ?
Etait-ce : la Révérende Mère Gaius Helen Mohiam était-elle la mère de
Hasimir Fenring ? Peut-être Leto avait-il répondu, nous ne le saurons
jamais. W.E.M.
Autres références :
-
Leto
II, Journal (notes de Duncan Idaho-13015), Rakis Réf. Chat. 3, 6, 7, 9-A83.
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